Le témoignage d’un grand ami de Luc Hirchwald

Oh non, pas toi !
Lorsqu’on apprend qu’un ami nous a quittés, ce sont souvent les premiers mots qu’on prononce.
Ce sont d’ailleurs exactement ceux que j’ai prononcé lorsqu’on m’a appelé pour m’annoncer la nouvelle.
Pas toi Luc !
D’abord, tu aurais pu avoir un peu de respect et laisser les anciens (dont je fais partie) passer devant, j’étais favori pour te précéder.
Je me souviens que nous nous sommes rencontrés au club Tête d’Or, un matin de 1991. Tu arrivais de Grenoble et tu envisageais de t’installer à Lyon.
Un formidable trio c’est alors constitué, Pierre Saporta, toi et moi. Nous nous sommes répartis les tâches, mis nos compétences en commun, recruté l’immense musicien Léon Vallayer et démarré une formidable aventure, celle des Mousquetaires.
Pendant plus de 10 ans, tous les 4, nous avons sillonné l’Europe et la France, accompagné, à chaque fois, par une centaine de Bridgeurs.
J’étais admiratif de ta puissance de travail, de ta disponibilité et de l’attention que tu portais à chacun des stagiaires. Ce n’est pas pour rien qu’ils t’adoraient.
Nos cours étaient réputés, nos tournois tournaient comme des horloges mais c’est LA soirée du mercredi que tout le monde attendait. Grâce à l’accordéon de Léon et à son génie pour faire chanter tout le monde, nous avons tous eu l’impression d’avoir du talent !
Bon, d’accord, on t’avait interdit de chanter (raisons commerciales obligent) mais, chaque fois, dans un rôle d’Auguste, tu nous faisais rire, poussant souvent ton personnage à l’extrême, en danseuse des Folies Bergères ou en Frère Jacques, barbouillé de confiture.
Toujours disponible mais distrait voire étourdi, nous avons connu quelques frayeurs mais heureusement sans conséquences même si, parfois, nous avons frôlé la catastrophe.
Puis Dominique est arrivée, t’apportant stabilité et équilibre.
Joueur de haut niveau, tu nous as toujours prodigué des conseils, tu nous as fait partager tes expériences, tu as même joué avec certains d’entre nous (je suis fier d’en avoir été) sans jamais te départir de ton calme devant nos erreurs, lâchant juste quelques grimaces devant nos conner…
Avec qui vais-je pouvoir, comme je le faisais avec toi, discuter de sport, de bridge, de la vie autour d’un bon repas ? Plusieurs fois par an, tous les deux, nous refaisions un monde meilleur, Beaujolais ou Côte du Rhône à l’appui.
Le temps, souvent, efface les souvenirs et la vie reprend le dessus. On oublie.
Pas toi, Luc !
Patrick Gribe
Si quelqu’un souhaite faire part de son témoignage personnel, le comité sera heureux de le publier sur le site de Colybridge